La piroplasmose

CC0 Public Domain via Pixabay

La piroplasmose est l’une des maladies parasitaires les plus fréquentes chez le chien, et nombre d’entre eux en meurent chaque année en France. Le piroplasme, Babesia canis, est un parasite du sang qui se transmet uniquement par les tiques, et qui détruit les globules rouges. Le traitement est efficace, mais doit être mis en place précocement afin d’éviter de graves complications.

 

 

 

Comment mon chien peut-il attraper la piroplasmose ?

 

Babesia canis, ou piroplasme, est présent dans la salive des tiques infectées, sous forme de sporozoïtes. Une fois que la tique est fixée sur le chien, elle commence son repas sanguin et injecte à la fin un peu de sa salive (qui possède des propriétés anticoagulantes). Les piroplasmes arrivent donc par ce moyen dans le sang du chien, ils pénètrent dans les globules rouges, s’y multiplient et les font éclater, ce qui entraîne une anémie, ainsi qu’une atteinte du foie et des reins submergés par les déchets issus de la destruction des globules rouges. Un chien atteint de piroplasmose n’est pas directement contagieux pour d’autres animaux ni pour l’homme, mais il devient un réservoir à Babesia que des tiques contaminées sur ce même chien pourront aller transmettre à d’autres individus.

 

Les tiques s’attrapent généralement dans les haies, les broussailles, l’herbe, les buissons, et elles se multiplient surtout par temps pas trop chaud (max 20 °C). Tous les chiens peuvent un jour ou l’autre contracter la maladie.

 

 

Comment puis-je reconnaître la piroplasmose chez mon chien ?

 

La plupart du temps, les symptômes chez le chien sont assez marqués : le chien est abattu, il refuse de s’alimenter, il peut vomir, il présente une fièvre élevée (> 40 °C), et les urines prennent une coloration inhabituelle : rouge, orange ou marron foncé.

 

Toutefois, même si vous ne constatez qu’un léger manque d’appétit ou d’entrain dans les 4 à 8 jours qui suivent une sortie en campagne ou en forêt, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire, car il importe de mettre en place le traitement approprié le plus rapidement possible.

 

Le diagnostic de certitude ne peut être établi que par le vétérinaire, qui va prélever une goutte de sang et mettre en évidence les parasites dans les globules rouges à l’aide d’un microscope (étalement du sang sur une lamelle).

 

 

Quel traitement contre la piroplasmose ?

 

Il sera d’autant plus efficace qu’il sera mis en place précocement, d’où l’importance de consulter en cas de moindre doute. Selon le stade de la maladie, le vétérinaire injectera à votre animal un médicament permettant de détruire le parasite (Remarque : ce produit peut être douloureux à l’injection, ou provoquer quelques vomissements, mais ces effets ne durent pas). Il pourra aussi le placer sous perfusion pour le réhydrater et lutter contre les complications rénales et hépatiques. Dans certains cas, votre vétérinaire pourra avoir recours à une transfusion sanguine afin de compenser la destruction des globules rouges par les piroplasmes.

 

 

Quelle prévention contre la piroplasmose ?

 

La prévention repose sur deux volets :

 

La lutte contre les tiques

Le but est de détruire la tique avant qu’elle n’ait eu le temps de piquer le chien et de lui inoculer le piroplasme à la fin de son repas sanguin. Il est donc important d’utiliser un traitement antiparasitaire répulsif, qui va repousser la tique ou la paralyser, de façon qu’elle ne puisse s’enfoncer dans le pelage et aller piquer le chien.

 

Les produits remplissant ce cahier des charges sont :

○ Les pipettes : en appliquant quelques gouttes de produit entre les omoplates de l’animal, un film protecteur se forme sur l’ensemble du corps en quelques heures, et son efficacité est de plusieurs semaines. Il faut penser à renouveler régulièrement.

○ Les colliers : le produit diffuse sur l’ensemble du pelage par contact ; l’efficacité est de plusieurs mois.

○ Les sprays : il faut pulvériser l’ensemble du corps de l’animal, et réappliquer régulièrement. Certains chiens n’apprécient pas ce mode d’administration.

 

Quelle que soit leur présentation, les antiparasitaires doivent être appliqués de façon régulière pendant toute la période à risque, de mars à juin, puis de septembre à décembre, même sur les animaux vaccinés. En outre, cela n’exclut pas une inspection visuelle ou manuelle du pelage en cas de balades dans les fourrés ou les hautes herbes.

 

La vaccination

 

Le vaccin contre la piroplasmose existe, mais n’est pas efficace à 100 %. De plus, son coût est relativement élevé ; il sera donc plutôt destiné aux jeunes chiens actifs n’ayant jamais contracté la maladie. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.

 

 

Conclusion : La piroplasmose est une maladie assez répandue en France, parfois grave voire mortelle lorsqu’elle est prise en charge trop tardivement. Elle peut également entraîner de lourdes séquelles hépatiques et rénales. D’où l’importance de la prévention, plus particulièrement par la lutte contre les tiques par des antiparasitaires externes, qui doit être systématique au printemps et à l’automne, ou par la vaccination sur les jeunes chiens à risque.